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-> DUMASRepository for students' Research Papers (Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance) Last Research Paper submitted[hal-02949600] Le concept d'acosmisme chez Hannah Arendt(21/01/2021)
« L'homme, cet être flexible, se pliant dans la société aux pensées et aux impressions des autres, est également capable de connaître sa propre nature lorsqu'on la lui montre, et d'en perdre jusqu'au sentiment lorsqu'on la lui dérobe. »
[dumas-00909894] L'axiomatique dans les preuves d'existence d'un équilibre général, chez Arrow et Debreu(19/01/2021)
Ce travail s'attache à montrer que les années 1940 et 1950 témoignent d'une révolution épistémologique profonde en économie, au moins aussi importante que la "révolution keynésienne". Cette révolution a conduit à l'émergence d'un style de pensée axiomatique. L'intégration de la méthode axiomatique en économie conduit à séparer la structure logique de la théorie de ses interprétations possibles, la monographie de Debreu (1959) constituant le modèle canonique de cette séparation pour la discipline économique. À partir de cette séparation, deux points de vue différents émergent au sein des modèles d'équilibre général : un point de vue économique et un point de vue axiomatique (ou mathématique). À chacun de ces points de vue est liée une logique de développement qui lui est propre. La logique de développement axiomatique pousse à réduire le nombre d'hypothèses ou, du moins, à les affaiblir, afin de proposer des théorèmes les plus généraux possibles. La logique de développement économique, quant à elle, conduit à rechercher des hypothèses réalistes renforçant la pertinence économique du modèle. Cette double logique conduit à une tension permanente dans l'activité théorique de l'économiste. En effet, la généralisation mathématique des théorèmes conduit, dans certains cas, à des interprétations peu conformes avec l'intuition économique ou bien peut contribuer à obscurcir leur signification économique. On perd en compréhension ce que l'on gagne en extension. L'exemple de l'article de 1954 de Kenneth Arrow et Gérard Debreu permet d'illustrer cette tension essentielle du style de pensée axiomatique en économie.
[dumas-01101587] Logique, raisonnement et rationalité : le problème de la normativité chez Kant, Frege et la philosophie de la logique contemporaine(19/01/2021)
La motivation centrale de ce travail est d’essayer de comprendre l’énoncé suivant : "La logique est la science du raisonnement correcte". Cette affirmation, d’apparence simple, a traversé l’histoire de la philosophie et continue encore aujourd’hui. L’idée exprimée par cet énoncé a eu un rôle central dans le développement de la philosophie occidentale, et particulièrement, aux origines de la philosophie analytique, avec Frege, et encore avant, avec Kant. Son contenu, dépend d’au moins trois variables : le contexte philosophique, l’état de développement théorique de la théorie logique et le contenu du concept raisonnement. C’est-à-dire que, pour comprendre, d’un point de vue philosophique, l’affirmation considérée, il faut prendre en compte, au moins, ces trois aspects. Nous nous réfèrerons à la discussion sur l’idée selon laquelle la logique est la science du raisonnement comme la problématique sur la normativité logique. Dans ce travail, nous analyserons cette problématique à la lumière des considérations précédentes, tout en nous focalisant sur le problème à travers trois contextes philosophiques différents : la philosophie de Kant, la philosophie de Frege et la philosophie analytique contemporaine.
[dumas-00941559] La pensée philosophique en tant qu'ἀνάμνησις(06/11/2020)
Nous proposons à travers ce travail de regarder la pensée philosophique comme étant essentiellement liée au phénomène d'ἀνάμνησις, c'est-à-dire au ressouvenir ou à l'anamnèse. Nous cherchons à repenser le propre du philosopher. Dans cette optique, philosopher signifie "se ressouvenir". Pourtant, l'anamnèse n'a pas affaire à la mémoire et aux souvenirs. Elle est expérience, à travers laquelle adviennent une vérité et un savoir. Notre point de départ se trouve dans une évidence de la pensée philosophique : la pensée a une histoire et s'enracine dans une tradition. Tout ce qu'on met devant la pensée, tout ce que la pensée prend comme tâche a un lien avec ce qui a été pensé auparavant ou fait référence à ce qui a été, qu'on l'admette ou non. Nous identifions, cachée sous la forme de cette évidence, une tendance de la pensée philosophique qui n'a pas été mise en question ou explicitée. Ainsi, philosopher c'est dans un certain sens se retourner vers le passé afin de le reprendre sous un jour nouveau. Ce point de départ trouve sa confirmation philosophique à travers une analyse "historique" : l'anamnèse chez Platon et Gadamer. C'est à travers cette façon de mettre à l'œuvre ce que l'évidence nous a dévoilé qu'on découvre que l'anamnèse décrit la recherche et la découverte de type philosophique. Pour Platon, l'άνάμνησις représente moins une actualisation d'un savoir tout fait, inné et latent, qu'une manière de reprendre quelque chose de "su" sous un jour nouveau. C'est donc ce mouvement "rétrospectif" qui rend possible le savoir et la vérité pour la pensée philosophique. Selon Gadamer, l'άνάμνησις platonicienne s'apparente à une re-connaissance. Ces deux analyses dévoilent une certaine "structure" que possède l'anamnèse, un certain mode d'être : elle se définit par le "re-". Il s'agit d'un re-vivre, re-connaître, re-conquérir, re-voir "à distance" la réalité. Ceci renvoie à l'idée de "voir" les choses "dans une autre lumière", ou faire une nouvelle expérience des choses qui apporterait un surcroit de connaissance. Le "re-" de l'anamnèse désigne le fait de re-faire une "expérience". L'anamnèse représente une expérience du philosopher. Philosopher et parvenir à un savoir signifie, dans ce sens, faire l'expérience de l'expérience.
[dumas-00611180] Ontologie et émergence(06/11/2020)
Notre projet de mémoire, ci-dessous développé, est le suivant : comment étudier la notion d'émergence dans le cadre de la métaphysique anglo-saxonne contemporaine ? Pour répondre à cette question, notre réflexion partira du système ontologique particulier, à savoir le "carré ontologique", d'inspiration aristotélicienne et repris par un auteur contemporain, E.J. Lowe. Dans ce système, les catégories ontologique d'"objet", de "phénomène", de "propriété" et de "condition" sont analysées comme étant fondamentales, irréductibles et suffisantes pour décrire tout le contenu de la réalité. Nous nous sommes limités cette année à la présentation de ce système, espérant par la suite pouvoir le développer dans le sens d'un physicalisme non réductif. Notre thèse finale sera alors la suivante : il est possible que de nouvelles conditions émergent.
[dumas-00334703] Wittgenstein, les concepts psychologiques et la psychologie(06/11/2020)
Les derniers écrits (1946-51) de Wittgenstein s'occupent principalement de philosophie de la psychologie et s'attaquent à certaines théories classiques de l'esprit, que les commentateurs qualifient de mythologies. Notre travail consiste à évaluer la possibilité de la présence de ces mythologies de l'esprit à l'intérieur des théories construites par les sciences psychologiques ainsi que les implications sur la psychologie que cette présence est susceptible d'avoir. En nous appuyant sur certains des points centraux de la critique wittgensteinienne (l'usage ordinaire, la distinction conceptuel / empirique, etc.), nous montrons qu'il est envisageable de dégager des thèses, d'inspiration wittgensteinienne, délimitant les prétentions de la psychologie. L'œuvre de Wittgenstein fournirait donc un outil, dans une mesure que nous nous efforçons d'apprécier, pour une mise en débat de la scientificité de la psychologie, en particulier des neurosciences cognitives.
[dumas-00875860] Penser le jazz : une contribution philosophique(06/11/2020)
Cette étude tente de répondre à la question "qu'est-ce que le jazz ?" en partant des spécificités musicologiques propres à cette musique pour rejoindre la pensée sociale et culturelle du jazz. Plus qu'un simple travail de définition, il s'agit d'analyser le jazz pour en extraire ses valeurs, d'interpréter les phénomènes musicaux jazzistiques en les plaçant toujours déjà dans un contexte historique et social déterminé. Penser le jazz, c'est établir son unité esthétique. Pourtant, on n'épuise pas le phénomène jazzistique à parler de swing et de sonorité : penser le jazz c'est aussi comprendre les origines musicales d'une telle musique et donc utiliser une méthode généalogique permettant de comprendre pourquoi, un jour, des hommes ont joué de la musique de telle manière. Le discours musicologique s'ouvre à la philosophie sociale et aux sciences historiques. Penser le jazz, c'est alors comprendre qu'il est une musique populaire, issu de la rencontre brutale des musique occidentale et africaine dans le contexte de la ségrégation raciale. Si certains discours sur la musique font de l'abstraction leur crédo, un discours sur le jazz semble devoir nécessairement prendre en compte les contextes socio-historiques dans lesquelles on joue du jazz. Le jazz se joue, se danse, s'incarne dans des gestes, des attitudes et des corps, et ce faisant, véhicule une pensée musicale que l'on ne peut pas comprendre si l'on s'en tient à une analyse musicologique. Penser le jazz comme pensée, ériger le jazz en porte d'entrée privilégiée d'une culture américaine naissante, comprendre l'encrage de la musique de jazz dans la Weltanschauung américaine sont les enjeux de cette étude qui donne en outre des pistes tant méthodologiques que généalogiques pour entreprendre une analyse des musiques populaires postérieures au jazz.
[dumas-00745591] Des collaborations possibles entre philosophie et intelligence artificielle(06/11/2020)
Ce mémoire s'intéresse aux collaborations possibles entre Intelligence Artificielle et philosophie. Il montre que les deux disciplines peuvent partager des objets, des théories et des résultats pour apprendre l'une de l'autre. La stratégie de ce mémoire consiste à expliciter des relations épistémologiques entre les problématiques propres aux deux disciplines ("IA faible" et "IA forte"), afin de définir des modes de collaboration sur le plan disciplinaire. La deuxième partie de ce mémoire présente les travaux de philosophes et de spécialistes de l'IA, depuis les débuts de l'Intelligence Artificielle jusqu'aux années 80. Elle expose les démarches collaboratives exploitées par ces chercheurs, de manière implicite ou explicite. La troisième partie présente des travaux où la philosophie sert de socle conceptuel à l'Intelligence Artificielle, notamment en ce qui concerne la simulation de phénomènes émergents. La quatrième partie réalise un renversement des relations classiques entre les deux disciplines. C'est au tour de l'Intelligence Artificielle de se mettre au service de la philosophie, en formulant de nouvelles hypothèses de recherche ou en testant les théories philosophiques à partir de cas concrets. Ce mémoire, enfin, espère œuvrer pour le rapprochement des deux disciplines et ainsi encourager philosophes et spécialistes de l'IA à collaborer sur les sujets qui leurs sont chers.
[dumas-00600297] Le clonage reproductif humain : problèmes éthiques de l'identité du clone(06/11/2020)
S'interroger sur le clonage, c'est s'interroger sur ce qu'il produit, à savoir le clone, le double, dont il s'agira pour nous d'appréhender le sens et de voir en quoi cet être recréé, reproduit par clonage présente une figure complexe, en quoi il représente un être particulier, au statut quelque peu singulier. Il importe donc de définir ce que signifie, ontologiquement et symboliquement, l'action même de cloner et de définir ainsi ce que signifie l'existence d'un clone. En effet, la question du clonage ne peut être séparée de la question même du clone puisque sans clone, il n'y aurait pas lieu de parler de clonage. Par ailleurs, il nous faut définir ce qu'est scientifiquement le clonage. Nous montrerons alors que les définitions mènent parfois à des quiproquos et des illusions qui n'ont pas lieu d'être une fois le terme clairement défini.
[dumas-00407687] Écologie et écologisme(06/11/2020)
Le débat sur la nature de la relation entre écologie et écologisme repose principalement sur des présupposés épistémologiques quant au statut de l'écologie et quant à la façon dont elle doit prendre en compte les activités humaines. L'écologie peut être considérée comme une partie de la biologie, comme une science naturelle interdisciplinaire, ou comme une science interdisciplinaire qui fait le pont entre sciences de la nature et sciences de l'homme. La prise en compte de la spécificité culturelle de l'homme dans son rapport aux écosystèmes et à la biosphère dépend donc du statut que l'on donne à l'écologie.
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-> TELRepository for the archiving of Ph.D theses (Thèses En Ligne) Last Ph.D. submitted[tel-01707322] La métaphysique de Nelson Goodman(21/01/2021)
Cette thèse de doctorat est consacrée à la pensée du philosophe américain Nelson Goodman (1906-1998). Nous y défendons, à l’encontre de la plus grande partie de la critique, une lecture métaphysicienne de son œuvre. Il est démontré que Goodman, dans tous ses travaux, développe une métaphysique technique et méconnue, dont les piliers sont le nominalisme, le pluralisme, le perdurantisme, l’actualisme, et l’universalisme méréologique. Cette lecture permet de réévaluer l’ensemble de la pensée goodmanienne. Elle établit aussi ses liens insoupçonnés avec la métaphysique analytique contemporaine
[tel-02061682] Kant, philosophe français du XIXe siècle(21/01/2021)
Les études kantiennes peuvent se pencher sur l’œuvre de Kant, mais aussi sur sa réception et la manière dont le kantisme a contribué à faire surgir des réflexions philosophiques originales. Cette thèse explore cette deuxième voie, à travers le prisme particulier des circulations entre science, philosophie et épistémologie. Il s’agit de rendre compte de la manière dont des savants ont compris et utilisé Kant, au XIXe siècle en France. Ampère, Brunschvicg, Comte, Couturat, Gergonne, Lacroix, Léchalas, Littré, Milhaud, Poincaré, Renouvier, Rey, Ribot, Paul Tannery, Wronski et Wyrouboff sont quelques exemples de penseurs plus ou moins connus ayant une formation scientifique et faisant usage de Kant. Toutefois, plutôt que de proposer une suite rhapsodique d’études consacrées à ces savants, cette thèse suit les principaux réseaux de circulations des images et usages du kantisme tout au long du XIXe siècle en France. De l’Académie de Berlin aux revues francophones de la fin du siècle, une institutionnalisation des références à Kant se met progressivement en place et elle implique de nombreuses interfaces entre science, philosophie et épistémologie. Kant est utilisé notamment pour souligner l’activité du sujet dans la constitution de la connaissance et pour poser le problème épistémologique de la correspondance des représentations avec la réalité. Ainsi, le réalisme est mis en tension. Plusieurs savants s’emparent du kantisme pour construire des options philosophiques originales repensant les liens et les oppositions entre empirisme, idéalisme et scepticisme. Par exemple, un réalisme structural associé à une réflexion sur la croyance et sur les probabilités émerge dès le début du XIXe siècle. On le retrouve, sous des formes variées, chez Ampère, Cournot ou encore Tannery. Par ailleurs, le kantisme sert de creuset philosophique pour penser le fondement des sciences. La géométrie et l’arithmétique sont au centre des débats. C’est particulièrement vrai à la fin du siècle, avec la renaissance des géométries non-euclidiennes et le développement des liens entre mathématiques et logique. Ces problématiques ont des racines plus anciennes et les matrices des usages de Kant émergent dès le début du siècle. Enfin, il n’est pas rare d’observer que les savants utilisent Kant dans des analyses portant sur la mécanique rationnelle ou encore sur la cosmologie. De manière générale, la présente étude rend compte de la manière dont les références à Kant fonctionnent pour penser ces sciences. En définitive, il s’agit de manifester que Kant est un acteur français décisif de l’épistémologie et de la philosophie des sciences de tout le XIXe siècle
[tel-01751313] Qu'est-ce que penser - en - musique ?(21/01/2021)
L’hypothèse que nous chercherons à valider dans notre thèse est la suivante : à chaque fois qu’un musicien crée, compose, improvise ou interprète, il pense. Plus précisément, il utilise une forme de pensée très spécifique qui circule « au ras » de l’activité musicale. Une pensée non-réflexive qui ne spécule pas, qui ne théorise pas ni ne raisonne, mais qui agit et expérimente. Le travail que nous entreprenons a pour but, à partir de ce que nous appelons les « pratiques musiciennes », d’appréhender ce mode spécifique de « penser-en-musique ». La méthode employée sera celle d’une longue remontée à partir de ces « pratiques » en vue de pointer la présence de cette « pensée-en-musique » à tous les stades de la mise en œuvre de la musique. Les actions liées à ce « travelling arrière », qui nous amènera au cœur de la création musicale, seront celles de diffuser, jouer, enregistrer, écrire, décider et composer de la musique. La perspective choisie tout au long de notre analyse sera celle de la production (à rebours de la plupart des approches de philosophie de la musique qui sont produites, pour leur part, du point de vue de la réception). Pour finir nous dirons que le but subsidiaire poursuivi dans notre étude est d’apporter une nouvelle contribution à la très ancienne question philosophique du rapport entre la « pensée et l’action ». En art cette question est désormais, et plus que jamais, d’actualité.
[tel-01625203] Étude pragmatiste de la pédagogie d’Élise et Célestin Freinet à l’École Freinet de Vence : temps d’enquête et reconstruction de la forme scolaire d’enseignement(21/01/2021)
L'École Freinet de Vence (Alpes-Maritimes) est un établissement public d'enseignement primaire initialement bâti par Élise et Célestin Freinet en dehors de l'Éducation Nationale. C'est ici que ce célèbre couple d'instituteurs français a mis au point, pratiqué et développé une pensée éducative large et complexe dont certaines pratiques sont encore vivaces. Cette pensée trouve de nombreux échos avec celle du grand philosophe américain John Dewey.Ce travail de recherche se propose d'explorer cette familiarité étonnante à travers le prisme de l'analyse des pratiques pédagogiques et didactiques actuellement en vigueur à l'École Freinet de Vence. Chaque examen de celles-ci sera l'occasion d'une étude de la pensée ainsi incarnée mais aussi de la pratique elle-même, indépendamment de cette référence théorique. Le propos général de ce travail est alors de proposer une interprétation renouvelée d'une pensée pédagogique trop souvent mésinterprétée et incomprise. Nous conjecturons en effet que l'interprétation pragmatiste deweyenne est une interprétation qui, tout en renouvelant l'approche de la philosophie éducative des Freinet, leur reste fidèle et en révèle toute la profondeur.
[tel-01752710] L'Esthétique chez Wittgenstein(21/01/2021)
Cette thèse étudie le thème esthétique dans l'oeuvre de Wittgenstein. Dans le Tractatus logico-philosophicus, esthétique et éthique sont une et ineffables. C'est le lien du microcosme au macrocosme qui explique leur unité dynamique. L'esthétique dans le Tractatus se rapproche du sentiment esthétique. Dans les Leçons sur l'Esthétique ce concept se rattache à l'approbation esthétique laquelle demeure inexprimable. Les Leçons apportent une positivité à l'esthétique à travers l?appréciation. Mais la parenté entre éthique et esthétique se retrouve dans le concept de raisons. En esthétique les raisons sont systématiques. La psychologie n'y intervient pas et réactions esthétiques procèdent d'un art incorporé ; le corps de l'artiste imprègne ses oeuvres si bien que l'on peut parler d'un art incarné. L'esthétique est présente dans la pensée de Wittgenstein dans des métaphores empruntées aux arts ou dans des références s'y rapportant. L'art apparaît donc comme une source de la réflexion de Wittgenstein. L'étude de la compréhension artistique sert aussi à montrer plus qu'à dire la compréhension, concept qui constitue une sorte de point aveugle de la grammaire. Cette possibilité de monstration par les arts peut être la clef pour résoudre les paradoxes du Tractatus. En dernier lieu, le changement d'aspect se relie à l'essence de l'oeuvre d'art et permet de trouver la grammaire qui exprime cette essence dans l'explication par les raisons. On peut ainsi penser que dans tout domaine de l'activité humaine où il y a changement d'aspect, l'esthétique est engagée. La pensée de Wittgenstein, qui cherche à trouver de nouveaux aspects pour nous guérir de la passion métaphysique, participe aussi de cette caractérisation esthétique.
[tel-01698820] L’individu dans tous ses états(21/01/2021)
L’ontologie contemporaine, héritière de l’ancienne querelle des universaux et des contestations empiristes de la substance, se débat aujourd’hui dans les controverses sur l’individu et l’universel. Qu’est-ce qu’un individu ? Qu’est-ce qui est individuel, qu’est-ce qui en fait un individu ? Le point de départ méthodique de la philosophie analytique, l’analyse du langage, pose côte à côte les universels, les particuliers, les propriétés, les événements etc. On tâche alors de donner de toutes ces notions un compte-rendu systématique.Mais les difficultés rencontrées suggèrent, plutôt que de partir du langage, d’analyser l’objet de notre expérience commune, le particulier concret, pour se donner de ces réalités qui sont la première donnée de notre connaissance une notion satisfaisante, c’est-à-dire qui rende compte de nos perceptions et souffre la confrontation avec les problématiques contemporaines. C’est l’objet de ce travail. On trouve dans la conjonction des propriétés d’unité et de distinction une caractérisation des individus qui permet de résoudre les paradoxes posés par des théories antiques ou contemporaines telles que les divers monismes (de l’acte ou de la puissance), la question du principe d’individuation, les difficultés liées à la désignation de l’individu, la dissolution de la notion de corps matériel dans la théorie quantique, etc.Ces deux propriétés pouvant être possédées à divers degrés suggèrent de parcourir la hiérarchie des êtres en suivant l’échelle qu’elles constituent, jusqu’à l’individu par excellence d’ici-bas, la personne, dont on saisit au passage qu’elle ne peut se réduire à la simple conscience de soi ou égologie. Mais quelques considérations sur la vie politique montrent que l’individu qu’est la personne humaine ne réalise pas au maximum la raison d’individu : elle est encore trop dépendante. On peut tâcher dès lors de se représenter ce que peut être l’Individu qui se tient au sommet de cette échelle, l’individu souverain, en qui la simplicité et l’indépendance ontologiques atteignent le degré souverain.Ce parcours de l’individuation dans tous ses états permet de vérifier à quel point les concepts antiques de l’aristotélisme – substance, matière et forme, nature – demeurent pertinents
[tel-01751298] Esthétique et modes opératoires en mathématiques : une exploration goodmanienne(21/01/2021)
Quel rôle et quelle signification accorder à l'esthétique en mathématique ? La première étape en vue de fournir une réponse à cette question consiste à décrire historiquement puis systématiquement les problématiques qui lui sont liées. L'examen des solutions envisageables conduit à sélectionner la symptomatologie esthétique de Goodman comme outils d'analyse ; l'ambition n'étant pas de montrer que les mathématiques sont un art mais de montrer en quoi elles empruntent aux langages de l'art. L'étude de différents exemples de raisonnements mathématiques tirés de l'arithmétique, de la géométrie et de l'analyse permet alors de construire une solution sémiologique à la question initiale. L'approche goodmanienne permet notamment de rendre compte d'une part des aspects syntaxiques et sémantiques des mathématiques, en tant que système symbolique, qui participent à leur valeur esthétique et d'autre part de l'apport cognitif de la dimension esthétique des mathématiques.
[tel-01752723] Understanding quantum phenomena(21/01/2021)
Les théories physiques classiques peuvent être interpretées comme représentant le monde en termes d'intéractions causales à la fois locales et déterministiques entre des systèmes characterisés par des propriétés bien définies. Il est bien connu que la mécanique quantique orthodoxe, qui se trouve être une de nos théories les mieux confirmées, ne peut pas être interprétée dans les termes du cadre décrit ci-dessus. Les théorèmes de type Bell, and les expériences qui y sont associées, ont aggravé la situation en rendant une telle interprétation impossible. Au début des années soixante, John Bell a démontré que toute théorie représentant son domaine dans les termes du cadre classique ci-dessus satisfait une série d'inégalités, les inégalités de Bell. L'expérience montre que les phénomènes quantiques violent ces inégalités. Par un simple modus tollens, il suit qu'aucune théorie qui comprend tous les éléments du cadre classique ne peut rendre compte de tous les phénomènes quantiques. Certains physiciens ont développé des théories alternatives à la théorie quantique orthodoxe, théories dont les interprétations associées abandonnent au moins une des charactéristiques du cadre classique. Les philosophes s'efforcent d'interpreter ce resultat de la physique contemporaine, i.e. s'efforcent de comprendre à quoi peut ressembler le monde s'il est vrai que les interactions entre les systèmes physiques sont soit non-locales, soit non-déterministiques, ou bien que ces systèmes physiques ne possèdent pas de propriétés définies. Cette ligne de pensée a atteint son apogée avec la "métaphysique expérimentale" qui s'est développée après que la violation des inégalités de Bell par l'expérience a été observée. L'interprétation orthodoxe est que les expériences de type Bell nous forcent à accepter certaines formes d'interactions non-locales, et peut- être non causales, au niveau fondamental. Dans cette thèse, j'évalue dans quelle mesure l'investigation philosophique de nos meilleures théories scientifiques peut nous aider à décider de ce que peut être le monde au niveau fondamental. J'étudie cette question en considérant le domaine quantique, et en particulier les phénomènes de type Bell. Mes conclusions pointent dans la direction d'une vue plus modeste du rôle possible de la philosophie de la physique que celle que les programmes de métaphysique expérimentale suggèrent. Dans une première partie, j'étudie le rôle que la philosophie de la physique peut légitimement jouer dans le développement et l'évaluation des différentes theories quantiques. Je soutiens que le rôle de la philosophie de la physique ne consiste pas à imposer des critères d'acceptabilité pour les théories physiques en plus des critères usuels de cohérence interne et d'adéquation empirique. Un rôle à la fois important et légitime que peut jouer la philosophie de la physique consiste à distinguer clairement, pour nos théories et leurs interprétations, ce qui est imposé par les phénomènes et les théories de ce que relèvent de nos choix et préférences. Je soutiens enfin qu'un tel travail d'analyse peut se faire sur la base de l'analyse structurelle de nos théories et de nos modèles de données. Dans la seconde partie de la thèse, j'étudie spécifiquement le cas de l'interprétation des théorèmes de Bell et des expériences associées. J'évalue systématiquement l'interprétation orthodoxe selon laquelle les résultats de ces expériences nous force à accepter une forme "bénigne" de non-localité, ``bénigne" parce que de type non-causal. Je montre que l'interprétation orthodoxe comprends trois thèses différentes, la première portant sur la question de la localité, la seconde portant sur la question de la causalité et la troisième concernant le holisme. Je fournis des cadres théoriques rigoureux afin d'évaluer ces trois thèses. Le résultat de mon analyse concernant la question de la localité est que l'interprétation orthodoxe peut être défendue. En revanche, concernant les questions de causalité, aucun des cadres théoriques existant ne permet de soutenir l'interprétation orthodoxe, si cette dernière est comprise dans sa version forte de métaphysique expérimentale. Dans les deux cas cependant, une version faible peut être défendue. En particulier, un résultat important de ma thèse est que l'interprétation orthodoxe peut être défendue rigoureusement au niveau empirique.
[tel-02005422] Dépiction non naturelle et dépiction naturelle(21/01/2021)
L’une des finalités de ce travail est de proposer une approche renouvelée à la fois de la question fondamentale en philosophie de l’image (comment les images représentent-elles ?) et du compte rendu à donner à l’utilisation des images dans des actes communicatifs, en défendant une conception « pragmatique » de la représentation iconique dans les cas où des images manufacturées sont impliquées. Une autre de ses finalités est de contribuer à la caractérisation d’un débat en philosophie de l’image parallèle jusqu’à un certain point au débat opposant minimalistes et contextualistes en philosophie du langage, tel qu’il a été caractérisé par François Récanati (Recanati 2004, 2007, 2010). Ce travail n’est pas une tentative isolée, mais se propose de contribuer à la continuation d’une ligne de recherche en philosophie analytique de l’image qui a été tracée, il y a quarante ans, par David Novitz et Søren Kjørup (Kjørup 1974, 1978, Novitz 1975, 1977), puis prolongée par Marcia Eaton et Carolyn Korsmeyer (Eaton 1980, Korsmeyer 1985), et qui trouve aujourd’hui des prolongements contemporains dans le courant gricéen en philosophique de l’image (Abell 2005, 2009, 2013, Blumson 2009, 2014). Selon la conception de la dépiction d’inspiration gricéenne, partagée par beaucoup de ces auteurs, la représentation iconique est analysable comme une forme de signification non naturelle i.e. une forme de communication conditionnée par la reconnaissance des intentions du communicateur. Par rapport à ces tentatives antérieures, la doctrine ici défendue marque cependant une différence importante, puisqu’elle considère que la représentation photographique est analysable comme une forme de signification naturelle. Nous soutenons ainsi un dualisme iconologique qui fonde la différence entre images photographiques et images non-photographiques sur la différence entre signification naturelle et signification non naturelle. Pour ce qui est du versant « naturel » de cette division, ce travail profite pleinement du renouveau récent des théories de l’information naturelle (Millikan 2000, 2004, 2007, 2013, Shea 2007, Stegemann 2015, Scarantino 2015) – en tirant parti de celles qui admettent le réquisit de véridicité et restent ainsi en continuité avec la notion gricéenne de signification naturelle. En dépit de notre position sur les photographies, notre approche de la relation iconique reste dominée par le pôle pragmatique de l’interface iconique/pragmatique, puisque nous défendons la thèse selon laquelle nous abordons ordinairement les images comme des véhicules d’actes communicatifs. L’idée qu’une présomption communicative règle ainsi notre commerce ordinaire avec les images (photographiques comme manufacturées) nous permet en effet de réaffirmer la prévalence de la notion pragmatique de ce qui est représenté, même dans les cas (les photographies) où une autre notion est disponible. Dans des circonstances ordinaires, tout ce qu’une photographie représente par elle-même nous intéresse souvent moins que ce que son photographe veut représenter. Parmi les contributions de ce travail à une théorie de la communication iconique, il y a la défense de l’idée que des processus pragmatiques libres sont au coeur de la communication iconique. Nous soutenons que les problèmes de sélectivité spécifiques posés par la communication iconique – le problème de sélectionner les propositions communiquées par l’utilisation d’une image dans un acte communicatif ou les détails pertinents pour l’interprétation – sont résolus par un processus pragmatique libre (de haut en bas) – l’appauvrissement pragmatique – et non par la sélectivité iconique. En raison de la nature de son monisme iconologique, qui aligne le statut des images manufacturées sur celui des photographies, et de sa propension à éliminer les intentions communicatives du tableau de la relation iconique, la théorie iconique informationnelle de Dominic Lopes (Lopes 1996), est un point de focalisation dialectique fort de ce travail
[tel-01751952] Elaboration d'une éthique téléologique(21/01/2021)
La téléologie a souvent été associée dans la pensée philosophique morale soit à une forme de déterminisme physique, soit aux théories de l’obligation. Il est pourtant possible de sortir de cette opposition ainsi que des autres antinomies apparentes de la pensée éthique. Le point central de notre travail consiste à fonder la théorie morale sur la relation entre la volonté humaine et le bien et à analyser tous les grands questionnements de l’éthique sous l’angle d’une pensée métaphysique qui cherche à comprendre le mécanisme qui conduit de l’imperfection à l’achèvement en l’appliquant différemment selon les êtres. Ce recentrage nous donne la possibilité de sortir de contradictions qui semblaient indépassables depuis la fixation des termes par la philosophie kantienne, en utilisant à profit certaines avancées de la philosophie analytique contemporaine. En plus des réflexions de cette école, l’outil intellectuel de l’analogie permet de penser le mouvement de perfectionnement en conservant tout à la fois la liberté humaine et la rationalité de l’acte. On peut ainsi légitimement penser concilier normes générales, liberté individuelle et désir humain. Notre approche double de la morale, d’une part par une théorie éthique affirmée, et d’autre part par l’étude détaillée de l’acte humain, permet d’aborder les questions de la motivation humaine et de nous sortir de l’opposition entre subjectivisme et objectivité. Notre point de vue résolument orienté vers la compréhension de la volonté comme désir nous permet de repenser la relation de l’individu à la cité et la continuité entre ses tendances natives et la vie politique.
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